Coun, alias Pierre Franco, dessinateur et designer niçois originaire de Saint-Martin Vésubie, a la tête dans le guidon. Et le vent dans le dos. Après plusieurs livres sur le parler Niçois, il vient de sortir un nouvel ouvrage sur… le vélo. « Le parler vélo sans perdre les pédales » aux Editions Gilletta (lire notre encadré). Rien de surprenant pour ce passionné de petite reine qui, en plus de dessiner les bicyclettes, les enfourche pour tracer son chemin, de col en col, de sommet en sommet. Ses sommets à lui ? Le dessin humoristique. Faire passer des messages, tout en clins d’œil. Colorer la vie, provoquer le sourire par crayon interposé. Des sommets qu’il a commencé à atteindre lorsqu’il a réalisé les affiches de la finale de la Coupe de France de football, en 2022, qui a vu s’affronter l’OGC Nice et le FC Nantes. Trois visuels qui ont rencontré un vif succès, et qui habillent encore, malgré la défaite niçoise, les murs de nombreux supporters.
Designer de vélos
Mais c’est d’abord le design qui l’a mis en selle. Il y a quelques années, Coun intègre une école de designer à Turin, avec une spécialité moto et cycle. « Mon grand-oncle était designer de motos… C’est un personnage qui m’a marqué quand j’étais petit. Et j’ai cru que comme lui, j’aimais dessiner des motos. Mais finalement, c’est le vélo qui était plus fort. Ma vraie passion. Avec le Gym, bien sûr ! »
La passion lui réussit. Il obtient le 2e prix du Concours international du vélo en 2008 à Taïwan en dessinant un vélo en bois. Puis il travaille chez Beta Motors à Florence sur un projet de moto enduro qui sortira en 2010. « Et puis j’ai rencontré ma femme, qui est niçoise. On s’est installés à Nice… »
C’est là qu’il monte sa propre société, dans le garage de ses parents, à Saint-Pancrace. « Je dessinais, je concevais et je fabriquais des pièces en carbone pour VTT… Des garde-boues, des protections, etc. Je faisais mes moules, j’utilisais du tissu de carbone mélangé à de la résine, et ça faisait des pièces solides, ultra légères et belles. Ça marchait bien. J’envoyais des pièces aux États-Unis, à Singapour, en Australie … Je travaillais avec des champions. J’ai rencontré tous ceux de la Côte : Karim Amour, Nicolas Vouilloz, Fabien Barel, ou encore Loïc Bruni, j’ai travaillé sur son premier vélo, il devait avoir une quinzaine d’années, à l’époque… Mais j’ai eu des problèmes de santé liés aux produits que j’utilisais. J’ai arrêté du jour au lendemain. Pour faire plus de graphisme, de design… »
Il se met à travailler pour des marques comme Lapierre, Kona, Specialize… « J’ai dessiné des maillots, des cadres de vélo, fait de la customisation, notamment pour une marque luxembourgeoise. J’ai dessiné l’Overvolt carbone et le X-Control de Lapierre… »
Aujourd’hui encore il dessine pour le monde du vélo : « Je travaille pour La roue-libre, magasin de vélo implanté à Nice et Cagnes-sur-Mer, je m’occupe de leur site, de tout ce qui est communication, et je dessine pour eux des vêtements de vélo…En leur donnant une identité niçoise un peu décalée… » D’où le maillot « Pan Bagnat on tracks » ou encore « Cagablea », pour ne citer qu’eux.
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